Salon des Réalités Nouvelles 2013Parc Floral de Paris22 - 29 septembre 2013 Vernissage Samedi 21 septembre 18h00 - 22h00
Ganesha , 2013, 100cm x 100
cm
Œuvre présentée dans le projet« Crossroads »
de Susan
Bottrell, Susan Cantrick, Diane de Cicco et Leslie Greene
Croisements est une
initiative qui met en lumière certains aspects de l’abstraction contemporaine,
donnant une profondeur de champ au rassemblement diversifié des artistes qui se
croisent au Salon des Réalités Nouvelles. Réunies autour d’une interrogation
portée par l’historienne de l’art Françoise Caille, Susan Cantrick, Diane de
Cicco, Leslie Greene et Susan Bottrell
réaffirment la validité du concept de “réalité nouvelle”, idée
inépuisable par définition. La convergence de ces artistes au
sein du salon dépasse toute frontière nationale ou biculturelle, menant ainsi à
l'enrichissement multiculturel qui est l’un des éléments majeurs propres au
rassemblement. Partant d’une attitude cosmopolite qui embrasse toute la diversité et la complexité du rhizome deleuzien, ces
artistes célèbrent l'éclectisme stimulant des pratiques courantes de l’art
abstrait tout en le situant dans l'hétérarchie des formes de l’art actuel. En
dialogue avec Françoise Caille, elles affirment la valeur de l’abstraction en
tant que ressource vitale et renouvelable à l'infini, tenant résolument sa
place dans l’univers polymorphe des pratiques artistiques contemporaines.
Susan Cantrick
Cantrick, de Cicco, Greene et Bottrell se croisent
La notion de croisements mise en exergue par Susan
Cantrick, Diane de Cicco, Leslie Greene et Susan Bottrell dans le cadre de
Réalités Nouvelles offre une polysémie particulièrement riche. Elle évoque
d’abord, et c’est le sens réel de Crossroads,
l’image d’un point d’intersection, d’une convergence, qui n’est pas une fin,
celle de quatre voies artistiques qui se croisent à un moment donné, avec une
invitation à poursuivre. C’est un croisement multiculturel aussi, celui de
quatre parcours artistiques initiés aux USA, puis menés en France, qui implique
l’idée des chemins d’où l’on vient et ceux que l’on va emprunter. Yves Bonnefoy
ouvrait son livre L’Arrière-pays par
cet incipit : « J’ai souvent éprouvé un sentiment d’inquiétude, à des
carrefours. Il me semble dans ces moments qu’en ce lieu ou presque : là, à
deux pas sur la voie que je n’ai pas prise et dont déjà je m’éloigne, oui,
c’est là que s’ouvrait un pays d’essence plus haute, où j’aurais pu aller vivre
et que désormais j’ai perdu. »1 La route d’un artiste est
rarement linéaire. La peinture abstraite, plus encore, est une sorte de voyage
intime, qui nécessite parfois de faire le point, de s’exposer au regard
d’autrui et d’échanger avec ses pairs. La rencontre de Cantrick, de Cicco,
Greene, et Bottrell constitue, aujourd’hui, un moyen de réfléchir sur le sens
de leurs travaux respectifs, de comprendre leur implication en tant qu’artistes
dans la sphère de l’abstraction.
Aujourd’hui, l’art abstrait
n’est plus transgressif comme il l’a été au cours du XXe siècle où
chaque nouvelle tendance rompait avec la précédente. Les mouvements étaient
alors refermés sur eux-mêmes, chacun orienté vers une démarche, s’appuyant sur
une théorie, développant un vocabulaire plastique interne à chaque groupe.
L'abstraction, en ce début de XXIe siècle, est beaucoup plus
éclatée, moins regroupée en chapelles, moins univoque. Le concept de croisement
semble la caractériser pleinement, car la plupart des pratiques actuelles se
sont enrichies de toutes celles du passé et se situent au carrefour de
plusieurs d’entre elles. Il rejoint la pensée rhizomorphe de Gilles Deleuze, au
sens où l’abstraction actuelle est une forme de réseau ramifié sans courants
dominants, où n’importe quel point du rhizome peut être connecté à un autre.
Cela conduit à une multiplicité tant à l’échelle de toutes les formes
d’abstraction qu’à l’intérieur d’une pratique elle-même, comme le donne à voir
le travail de ces quatre artistes.
Francoise Caille
Francoise Caille
http://realitesnouvelles.blogspot.fr/2012/05/leslie-greene-peintre.html